Tu te demandes peut-être pourquoi devenir végétarien? Quelles sont les raisons qui poussent à un tel changement alimentaire? Pourquoi arrêter de manger des produits animaux alors qu’on en consomme depuis que nous sommes enfants? Quelles sont les convictions et les causes que défendent les végétarien·ne·s?
Les personnes qui décident de changer de régime alimentaire ont toutes une – ou plusieurs – bonne(s) raison(s) de le faire. Quelles que soient ces raisons, devenir végétarien·ne c’est essentiellement un état d’esprit et des convictions. Des convictions assez fortes pour pousser des individus à changer leur alimentation et arrêter de manger des produits animaux.
Dans cet article, je vais t’expliquer pourquoi devenir végétarien et pourquoi cela incite les gens à sauter le pas. Je vais m’appuyer sur des études et des données scientifiques pour établir les faits.
⏱ Temps de lecture : 15 minutes.
La cause animale : arrêtons de faire souffrir les animaux
Les animaux, des êtres vivants avant tout
Les animaux, tout comme les humains, sont des êtres vivants avec des émotions. Tout comme nous, ils ressentent la douleur et la peur. Jusqu’à preuve du contraire, personne n’aime souffrir. Alors pourquoi infliger ça aux animaux? Les animaux sont souvent traités comme des êtres inférieurs, comme s’ils ne ressentaient rien.
Pourtant, plusieurs études ont prouvé la sensibilité et l’intelligence de nombreuses espèces animales de part leur comportement. Par exemple, le cochon est l’animal le plus intelligent de la ferme. Il est doté de la conscience et de la reconnaissance de soi. Il a également beaucoup d’autres facultés : mémoire, communication, autonomie, ruse, empathie… Selon une étude de l’International Journal of Comparative Psychology, le cochon serait aussi intelligent qu’un chien ou un chat.
Pourquoi alors ne pas avoir plus de considération pour des êtres vivants dotés des mêmes capacités que nos animaux de compagnies?
La face cachée des élevages intensifs
Cochons, poulets, poussins, poules pondeuses, canards, dindes, bovins, moutons… tous ces animaux élevés à des fins alimentaires vivent l’enfer au cours de leur courte vie. Quel que soit le type d’élevage, les conditions de vie et de mort de ces animaux sont souvent atroces.
L’association L214 fait de nombreuses enquêtes sur des élevages afin de dévoiler la face cachée de cette industrie.
Les poulets
Par exemple, on peut parler des poulets vivant entassés par milliers dans des bâtiments sans fenêtre. En France, tous les ans, 800 millions de poulets sont élevés pour finir dans les assiettes. 83 % sont détenus en élevage intensif.
Les cochons
Pour 95% des cochons, la vie se résume à rester enfermer sans accès à l’extérieur, à dormir sur un sol bétonné et ajouré pour laisser passer leurs déjections. Près de 24 millions de cochons sont tués dans les abattoirs chaque année afin de satisfaire la demande des consommateurs.
Les canards
À l’approche de Noël, si il y a un animal qui n’est pas à la fête, c’est bien le canard. Exploité pour faire du foie gras, le gavage d’une oie ou d’un canard est interdit dans de nombreux pays à cause de la cruauté de cet acte. Cependant, en France, le premier producteur mondial, le gavage est obligatoire pour obtenir l’appellation foie gras. En 2018, plus de 30 millions de canards et 256 000 oies ont été gavés pour produire du foie gras.
Bref, la liste est encore longue. Tout ça pour dire que derrière les belles publicités produites par les marques nous montrant des animaux gambader dans des champs, l’air heureux, il y a une dure réalité. Une réalité bien moins plaisante pour les animaux qui en payent le prix fort.
👇🏼 Je te laisse regarder cette courte vidéo réalisée par L214 qui montre la réalité d’un élevage de canard pour la production de fois gras.
Violence, promiscuité, maladie, surpopulation, insalubrité, mutilation… c’est ce que vivent ces millions d’animaux chaque jour, partout dans le monde, au nom de l’industrie de la viande.
» Pour en savoir plus, visite le site L124.com.
L’horreur des abattoirs
On nous assure souvent que l’abattage des animaux se fait en douceur, rapidement et sans souffrance. Mais est-ce vraiment le cas?
Malheureusement, même dans les meilleures conditions techniques, ce n’est pas comme ça que ça se déroule. Rien ne peut enlever la peur, la douleur et le stress que ressentent les animaux lorsqu’ils attendent « leur tour » à l’abattoir. Voir et entendre leurs congénères mourir à quelques mètres d’eux ne peut que les traumatiser.
De part la cadence toujours plus soutenue, les infractions et les manquements aux règlements sont des pratiques courantes dans les abattoirs : maltraitance, violence, étourdissement mal effectué… Il se peut que les animaux soient encore conscients lors de la saignée. En 2016, près de 80% des chaines d’abattage inspectées (abattoirs de bovins, porcins, ovins et caprins) présentaient des non-conformités.
Les images filmées au sein des abattoirs sont assez épouvantables. Tu peux très vite en trouver sur Youtube si tu veux voir à quoi ça ressemble. Tu verras, ça sera totalement différent de ce qu’on te montre à la télévision.
Ne plus vouloir payer et financer cette industrie qui tue des millions d’animaux chaque année est une des causes que beaucoup de végétarien·nes défendent. Les conditions de vie et de mort, l’élevage intensif ou encore la souffrance des animaux sont autant de raisons de devenir végétarien·ne pour le bien être animal.
La cause environnementale : laissons respirer la planète
Tu ne le sais peut être pas, mais la production de viande à un coût environnemental très important. Émissions de gaz à effet de serre, déforestation, pollutions de l’air et des eaux, risques sanitaires (COVID-19 nous voilà)… sont quelques uns des problèmes environnementaux liés à l’élevage industriel.
Viande et déforestation
Avec la croissance toujours plus rapide de la population mondiale, la demande en viande devient elle aussi exponentielle. De 67 millions de tonnes de viande consommées en 1957, nous sommes passés à 323 millions en 2017. Et cette consommation devrait atteindre 465 millions de tonnes en 2050. Cette augmentation est en partie dû au développement des pays émergents dont le niveau de vie s’élève.
Pour nourrir toujours plus de bouche, il faut toujours plus de terre pour le bétail. L’élevage est responsable de la déforestation dans beaucoup de pays. En effet, des terres boisées sont rasées afin d’en faire des champs pour y mettre le bétail, mais aussi pour y cultiver des céréales (principalement du soja) uniquement destinées aux animaux. De ce fait, on estime que près de 63% de la déforestation en Amazonie est causée par l’élevage. Plus globalement, environ 85% de la production mondiale de soja sert à alimenter les animaux d’élevage – et non les personnes végéta*iennes comme aiment le dire les détracteurs. 😉
Ces forets rasées causent une perte de biodiversité importante mais contribue surtout au réchauffement climatique en entrainant des émissions de gaz à effet de serre. Les arbres, les sols et la végétation en général, stockent du CO2 présent dans l’air. Mais lors de la déforestation, les végétaux relâchent le CO2 qu’ils avaient emprisonnés. Malheureusement, cela empêche également les végétaux de capter d’avantage de CO2 par la suite. Tout ce processus contribue au changement climatique et fini par devenir un cercle vicieux.
Le réchauffement climatique
Dans le monde, l’élevage serait responsable d’environ 14 à 18% des émissions de gaz à effet de serre. La viande représente 33% du bilan carbone dans le panier alimentaire moyen français, contre 7% pour les fruits et légumes.
Comme nous l’avons vu, une grande partie de cette pollution est due à la nourriture qui est utiliser pour alimenter les animaux. Paradoxalement, les animaux produisent moins d’aliments qu’ils n’en consomment. Par exemple, 7kg de céréales sont nécessaires pour produire un kilo de boeuf. Mais ces 7kg de céréales pourraient nourrir bien plus de personnes qu’un seul kilo de boeuf, surtout quand on sait qu’environ 820 millions de personnes souffraient de la faim dans le monde en 2018. C’est se demander si on ne marche pas sur la tête…
J’aime beaucoup cette phrase repérée dans un article de Greenpeace, juste et vraie : « les pays riches se gavent là où d’autres meurent de faim ».
De manière générale, un régime végétal émet presque 80% fois moins de gaz à effet de serre qu’un régime omnivore. 👇🏼
Le gaspillage de l’eau
L’élevage intensif est très gourmand en eau. La production de viande demande une quantité astronomique d’eau comparé à la production de végétaux. Il faut 15 500 litres d’eau pour produit un kg de viande de bœuf… En plus de cela, l’élevage contribue à la pollution des eaux à cause du rejet de nombreuses substances nocives : déchets animaux, antibiotiques, hormones, produits chimiques, engrais, pesticides… Par exemple, « les élevages bretons émettent autant d’excréments que 60 millions d’habitants et ces excréments sont déversés sans traitement sur le sol et polluent les eaux souterraines ».
Je te partage cette petite infographie qui résume bien la situation et permet d’y voir plus clair. 👇🏼
Et la pêche ?
On oublierait presque quelque chose ; la (sur)pêche! Souvent mise de côté car plus difficile à quantifier en terme d’émission de gaz à effet de serre ou de pollution, il est important de rappeler que la pêche industrielle participe activement au pillage des mers et a des conséquences désastreuses sur l’écosystème. Selon la FAO, plus de 80% des « stocks de poissons » sont en pleine exploitation voire même en surexploitation. La demande toujours croissante en poisson vide progressivement nos océans. L’activité humaine liée à la surpêche empêche les océans de se repeupler suffisamment. Si aucune mesure n’est prise pour réduire ce massacre, les espèces les plus pêchées pourraient disparaitre avant la fin du siècle.
» Pour en savoir plus sur les ravages de la pêche, du chalutage de fond, des prises accessoires… il y a beaucoup d’informations sur viande.info.
Comme tu peux le voir, il y a également beaucoup à dire sur ce sujet. Pour synthétiser, choisir d’adopter une alimentation végétale c’est aussi s’engager de manière durable pour la planète.
La santé : faisons du bien à notre corps
Troisième et dernière grande raison pour répondre à la question « pourquoi devenir végétarien » : la santé.
Les produits animaux sont-ils dangereux pour la santé ?
Loin de préoccuper les foules, le rôle de la viande dans les nombreuses maladies des pays développés est pourtant bien réelle.
Alors oui, « l’homme a toujours mangé de la viande » etc, mais on sait aujourd’hui que ce n’est pas nécessaire pour être en bonne santé. Alors pourquoi se cacher la vérité?
Les industries alimentaires, et notamment les lobbies de la viande ou du lait, jouent avec le fait que nous avons tous grandis avec l’idée que la viande et les produits laitiers étaient important pour notre croissance et notre santé. Mais la science commence à pointer du doigt ces industries avec de nombreuses études évoquant la dangerosité des produits animaux.
Viande rouge cancérogène?
Tout d’abord, je pense qu’il est important de rappeler qu’en 2015, l’OMS a classé la viande rouge comme probablement cancérogène et la viande transformée comme cancérogène (charcuterie, jambon…). Pour ma part, je trouve cela assez inquiétant qu’aucune mesure n’a été prise après ces résultats venant, tout de même, de l’Organisation mondiale de la Santé.
Ensuite, on sait que le mode d’alimentation des pays occidentaux est trop gras, trop salé, et surtout trop riche en produits animaux. Selon plusieurs études, la consommation régulière de produits animaux favorise l’apparition de maladie typique des pays riches. On peut citer notamment les cancers, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’obésité, l’hypertension artérielle, etc. Ces maladies se développent à une vitesse folle et sont en corrélation avec l’augmentation de la consommation de produits animaux depuis le milieu du XXe siècle.
Animaux et transmission de maladie
De plus, les animaux d’élevages, souvent malades, consomment beaucoup – trop – d’antibiotiques. La moitié des antibiotiques produits dans le monde sont destinés aux animaux d’élevage. Cette consommation excessive d’antibiotique dans les élevages intensifs favorise le développement et la résistance des bactéries.
De manière générale, les fermes d’élevage intensif sont des foyers de propagation de virus susceptibles de contaminer les animaux, mais aussi les êtres humains. À l’heure où la COVID-19 remplie encore nos hôpitaux, il est temps de prendre conscience que les épidémies/pandémies vont se multiplier dans les prochaines décennies.
Pour conclure cette partie, il faut savoir qu’un régime végétalien diminue le risque de cancer de 15% par rapport à un régime omnivore – cette diminution est de 8% pour un régime végétarien.
» Plus d’informations : greenpeace.fr & viande.info.
Et les carences?
Un régime végétarien apporte tout ce dont le corps à besoin. L’important est d’avoir une alimentation variée, équilibrée, riche en produits de bonne qualité et de diversifier ses sources d’apports en nutriments (ce qui doit également être le cas pour un régime omnivore, n’est-ce pas).
Tout le monde se soucis des carences chez les végétarien·ne·s mais personne ne se pose de question lorsqu’il s’agit d’une alimentation omnivore. Pourtant, les carences sont bien présentes chez les omnivores.
Ce qui fait particulièrement la différence, c’est que les végétarien·ne·s sont beaucoup mieux informé·e·s que les omnivores sur leurs besoins. Il·elle·s savent à quels risques de carences il·elle·s sont exposé·e·s et sont donc plus enclin à les prévenir. Certaines personnes n’ont même pas conscience des dangers auxquels elles s’exposent en mangeant de la nourriture de mauvaise qualité (produits ultra-transformés, industriels, bourrés de gras, de sucre, de sel… et dépourvus de nutriments).
À part la vitamine B12, les risques de carences ne concernent pas plus les végétarien·ne·s ou végétalien·ne·s que les omnivores. Une supplémentation en B12 est nécessaire pour les personnes optant pour une alimentation végétale.
Quel que soit notre régime alimentaire, il est toujours important de rester vigilant, d’écouter son corps et d’avoir un suivi médical régulier.
⏩ Pour en savoir plus sur les sources de protéines végétales, je t’invite à aller lire mon article sur les alternatives à la viande. Tu verras que tu n’as pas besoin de viande pour obtenir des protéines de bonnes qualités.
Le sport
Certains athlètes de haut niveau sont végétaliens et accomplissent des exploits sportifs. Cela prouve qu’une alimentation végétale est compatible avec une activité sportive élevée permettant de développer ses muscles. The Game Changer sur Netllix parle du bénéfice d’un régime à base de plante sur les performances des athlètes. Je te laisse la bande d’annonce (sous-titres en français disponibles). 👇🏼
Et maintenant?
Les éléments donnés dans cet article servent à faire un état des lieux de la situation actuelle et à mettre en lumière les différents aspects de nos modes de vie et surtout d’alimentation. Propre à chacun·e de mener ses réflexions personnelles sur le sujet.
Quoi qu’il en soit, peu importe le régime alimentaire de chacun·e, l’important ici est de véritablement prendre conscience de l’impact que peut avoir notre nourriture sur les animaux, l’humanité, la planète et notre santé. Il ne faut pas se voiler la face en refusant d’admettre la vérité. On a tous un rôle à jouer dans cette transition.
On dit souvent que les consommateurs sont plutôt des consom’Acteurs, et je trouve ça très parlant et réaliste.
Je pense que cet article est important pour les personnes qui s’interroge sur l’alimentation végétale. J’espère également qu’il répondra à certaines questions.
⏩ Si tu veux avoir mon approche personnelle sur ce sujet, je te raconte ici comment j’ai changé mon alimentation.
Et toi, où en es-tu dans ta transition?
N’hésite pas à me faire ton retour sur l’article, ça me fait toujours plaisir d’avoir des feedback. 🤓
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